J'étais totalement effrayée. Totalement démunie de toute ressource. Je ne savais pas ce que je faisais. Je n'en avais aucune idée. Enfin, si, j'avais l'idée de base : fuir mon père et les Telmarins de sa race. Comment est ce que je peux être issue d'une telle espèce ?? J'en ai tellement honte... que Dieu m'entende !! C'est pour fuir ces atrocités que j'ai pris mon étalon sauvage Azur dans le but d'aller vers une autre terre. Je ne savais pas du tout dans quelle direction nous allions, Azur et moi.
Sur son dos, je me faisais le petit "flash-back" de mon histoire. Car mon histoire finalement, ne tenait qu'aux dernières heures que j'ai passé à Telmar. Je revoyais encore cet homme de grande taille que j'avais vu auparavant à la maison avec ma maman qui lui racontait des histoires narniennes. Une grave erreur d'ailleurs... qui lui a été fatale. Cet homme, donc, qui l'avait sauvagement enlevé. Peut-être même assassiné vu les nombreuses traces de sang dans la maison. Rien qu'à voir ces images dans ma tête aller très vite, cette dernière commença à tourner et mon crâne me fit mal. Oui, mal était bien le mot. J'avais mal, mal de revoir ces évènements. J'avais pourtant cherché à la retrouver !! Je vivais un enfer !! Mes larmes coulaient à flots. Tout tourbillonnait autour de moi. Je levais les yeux vers le ciel. Des gouttelettes d'eau vinrent se poser sur mon visage. Puis brutalement, le souvenir du sourire de ma mère surgit. Je la revoyais, rayonnante, belle... elle-même. Avant que cet homme l'ai enlevé et sans doute tué !!! Je m'écriais :
- Non !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Mon étalon eu sans doute peur car il se braqua. Ce n'est qu'après avoir vu la foudre s'abattre à quelques mètres de moi que je compris que cette dernière avait tonné en même temps que moi. Je descendis d'Azur pour m'appuyer contre un arbre. C'était inimaginable toutes les larmes que j'avais pu verser... inimaginable... je n'étais plus moi-même.
Soudain, je vis un grand lac. Une idée traversa mon vif esprit. Je pris une grosse pierre très lourde et l'attachai à mon pied. Pour y parvenir, je m'arrachais un peu de ma tunique. Je montai alors sur le plus haut rocher qui surplombait le lac. La foudre tomba dans le lac. Elle éclaira cet endroit si obscur... ce lac noir serait bientôt ma demeure. Si je posais mon pied dans le vide, la pierre que j'y avais attachée m'entrainerait au fond. Ainsi, je me noierais...